Des albums qu’on aime du début à la fin c’est rarissime, celui-ci est sublime, sans exagération, ce n’est pas mon habitude !!!! En fait j’ai su que j’allais l’aimer dès la première phrase de la chanson d’ouverture « Ces lumières » : « Même si j’aime à soulager l’ivrognerie par la luxure ». Prémisse à un album un peu sombre, très poétique, bourré de tranches de vie et d’une poésie sans faille.
Personnellement, j’ai donc passé mon été avec « Celui qui aboie », celui qui fait du bruit, le gouailleur, le rêveur, celui qui crie mais ne mord pas. Les douze chansons plus une qui le compose sont autant de petits bijoux de composition. Ces textes s’écoutent, ce sont autant de petites histoires racontées sur un banc de Montmartre ou au coin du zinc la mousse à la main. Le treizième titre est une reprise d’une chanson de Nino Ferrer « Agatha », formidablement réinterprétée manière Jacques Brel punk. Cet album se vit plus qu’il ne s’écoute, à l’instar de son interprète qui déclame des bouts de lui de sa jolie voix cassée.
J’adore l’ouverture de « La liberté », la poésie de « Même loin » qui me rappelle le grand Mano Solo, tous les textes finalement et puis il y a aussi un chat à corne et ça c’est super cool !!
En fait, je suis totalement ravie d’avoir cet album avec moi parce que je sais que comme les grand crus, je vais devoir le déguster pour en comprendre toutes les nuances et la subtilité que l’on doit à des textes pareils. Jusqu’à ce que l’on se laisse envahir par l’ivresse et l’onctuosité de l’assemblage.
Vous trépignez d’impatience, je le sais. A qui doit-on se disque ? Tout simplement à l’un des meilleurs auteurs actuels qui fait son bout de chemin loin des cameras, celui qui fout ses tripes sur la table pour chanter et pousse sa voix de l’écorchure à la fracture sans jamais dérailler, doux et rugueux à la fois. Celui qui, bercée par sa musique, m’offre la perspective de belles soirées à refaire le monde, dans les volutes de fumée.
Continue à aboyer Soan, et merci.