Ce sont les Sheriff et ils font du bruit. Ces montpelliérains débutent tous leurs concerts par cette mise en bouche simpliste mais efficace, à l’image de leurs textes : ils ne sont pas là pour prendre la tête mais simplement pour faire transpirer les afficionados de pogos. Leur reformation (prévue pour être unique) en 2012 a été si jubilatoire que des dates se sont petit à petit ajoutées officialisant ainsi une deuxième vie à ce groupe générationnel. L’énergie est toujours présente et explosive même si les morceaux ne s’enchaînent plus comme avant leur séparation en 1999. Cela est toutefois salutaire pour le public qui lui aussi a pris quelques années et quelques hectolitres de bières dans les jambes depuis la grande époque du rock alternatif français.
Formé en 1984, le groupe a fait les beaux jours des salles de concert de France et de Navarre. La fracture culturelle territoriale n’avait pas de sens pour le rock’n roll français des années 85-95. Les Sheriffs ont été le fer de lance de cette scène qui ne craignait pas de jouer dans les salles des fêtes des contrées les plus rurales et éloignées… Fiers représentants (au même titre que la Mano Negra, Les Bérurier Noir, Parabellum, OTH, Ludwig Von 88, Les Wampas ou Les Rats) d’une effervescence virale qui avait contaminé une jeunesse avide de punk rock festif, ils ont enchaîné une multitude de concerts tambour battant.
Les Sheriff sont évidemment un groupe de scène plus que de studio et le live « Les 2 doigts dans la prise » est devenu un classique même si « Bang » le concert de la reformation est aussi un must.
Pyromanes fanatiques de mayonnaise et de battes de baseball ils sont couramment surnommés les « Ramones français » en raison de leurs enchaînements « un, deux, trois, quatre » et de leurs textes naïvement simplistes et faciles à chanter. Les Sheriff ont du reste joué en première partie de cette mythique mais désormais défunte référence à l’hippodrome de Pau en 1992… une autre époque.
Cependant si l’envie vous prend de rechausser des doc Martens et de brailler sans vergogne, pistez les rares dates de leurs prestations scéniques. Une reformation réussie et sincère, ce n’est finalement pas si courant.