Je suis joie !! Pourquoi donc me direz-vous ? L’époque étant à plutôt à un mix entre la saison 8 de Walking Dead et la saison 1 de The rain…
Bref effectivement rien de jouasse actuellement. Mais, mais, mais, je suis donc joie aujourd’hui car je viens de découvrir totalement par hasard, un groupe au nom improbable porté par un mec qui joue de la guitare au sommet des volcans. Ah, ah je vois bien la petite lueur d’intérêt dans votre regard fatigué, aujourd’hui on découvre… Kwoon !!!
Pour les plus chanceux qui connaissent déjà et qui se demandent pourquoi je me réveille 14 ans après, je dirais simplement, mieux vaut tard qu’encore plus tard !!
Donc, Kwoon est un groupe français que l’on peut qualifier de post-rock à base de guitares planantes, de mélodies oniriques et de morceaux stratosphériques. On pense évidemment à Sigur Ros ou à Mercury Rev, la saturation en moins, du coup c’est beaucoup plus aérien, et très, très chouette, vraiment.
J’ai donc découvert Kwoon comme je vous le disais par le plus grand des hasard grâce à leur tout dernier single sorti début novembre, Last paradise. Bon et là ça a été un peu le choc quand même, parce que c’est juste tout ce que j’aime. Ça plane un peu beaucoup, le son se déroule sous forme de nappes étourdissantes, scandé par des percussions retenues.
Du coup j’ai été fouiller un peu dans le passé de ce groupe mystérieux qui a sorti seulement trois albums en 14 ans. Tales and dreams en 2006, When the flowers were singing en 2009 et un EP The Guillotine Show en 2011. Et depuis rien de rien.
Sandy, le guitariste âme du groupe explique dans une interview donnée à Indierockmag en 2006 :
« Avant d’écrire Tales & Dreams, j’avais pour volonté de dessiner un voyage musical où chaque titre nous emmènerait sur une planète différente, avec des décors et ambiances particulières. Finalement, trouvant le projet trop linéaire, j’ai préféré écrire un album comme un écrivain écrirait des contes pour enfants, où chaque chapitre est une histoire différente, où chaque histoire a une finalité. Ce que j’aime dans les contes, c’est que le rêve est permis ; il y a cette magie omniprésente qui nous emporte haut, très haut. Si haut que le monde réel n’est plus qu’un souvenir poussiéreux et que l’on aimerait même ne plus jamais y retourner. »
Ce premier album pose les bases de l’univers kwoonien, un univers fantasmagorique peuplé de rêves et de créatures ni tout à fait humaines, ni tout à fait autres. Un raz de marée d’émotions entre calme mélancolie et magie vengeresse. A l’image du titre I lived on the moon et de son très beau clip.
Les morceaux pris un par un sont autant d’histoires à part entière, les harmonies sont léchées mais je ne sais pas pourquoi, ça ne fait aucunement prétentieux, ça semble juste normal. Les textes sont simples et d’une beauté désarmante. Mais le plus intéressant est d’écouter les albums dans leur entièreté, du début à la fin pour se laisser tranquillement happer par cet univers merveilleux. A l’image du somptueux titre Great escape, quand un sombre violoncelle vient se mêler à tout ça on touche juste au sublime…
Sandy se pose également en musicien baroudeur qui explore des terres inconnues pour les faire littéralement vibrer au son de sa Fender Telecaster, à moins que ce ne soit l’inverse ?
Que ce soit au bout du monde sur un rocher du Finistère ou au sommet d’un volcan que l’on peut imaginer atteint de haute lutte après une épopée à la Tolkien, le projet Live solo nous fait découvrir le rapport étroit entre la nature et la musique éthérée et vibrante de Kwoon. Le tout immortalisé par des vidéos tournées grâce à un drone qui donne l’impression d’une véritable immersion en apnée dans un univers parallèle où nous ne sommes finalement pas grand-chose.
En fait le truc dans la musique de Kwoon c’est comme plein de choses dans la vie. C’est ce moment suspendu ou tout d’un coup on a plus besoin de son cerveau pour comprendre, il n’y a plus de considération technique, juste de la sensation. Pour reprendre un écuyer célèbre, on parlera un autre jour des chevaux et de la musique, « L’art c’est la technique sublimée par l’amour ». Se plonger dans Kwoon c’est ma foi un excellent moyen d’y accéder, à l’art, à l’amour…