A l’heure du langage intuitif voilà un sacré ovni qui connaît assurément plus de 200 mots (boutade !). Si la gestuelle et la mise sont hip-hop, la musique fusionne le symphonique avec le tempo rap et l’électro. C’est vrai que pour ceux qui ont écouté (en faisant abstraction de la musique) Jean Guidoni dans les années 80, il y a une certaine ressemblance dans la voix, les sujets traités et le physique.
Chez lui, à Créteil, les Spice Girls, Booba, Barbara , Aznavour ont imprégné son adolescence ; il voulait devenir un artiste, c’est chose faite ! Eddy de Pretto est bien présent sur la scène française.
‘Cure’ c’est l’histoire de sa jeune vie ; obligé pendant un temps, de faire semblant, puis vient le moment salvateur de s’affirmer homo, mais pas que. De Pretto scande des textes renversants sur sa ‘Beaulieue‘, tour à tour aimée ou détestée, accompagnés d’un piano, de cuivres magnifiques, ou de boucles électro. C’est aussi un règlement de comptes avec ses géniteurs. Désabusé, pour Papa, tu seras viril mon Kid. Pour Mamère, la violence magnifique du texte ne recule devant aucun tabou.
Bref, merci au Printemps de Bourges pour cette découverte qui assure tout comme Stromae, Foé, Feu Chatterton ! Fishbach… chacun dans son genre une renaissance de la chanson française.