En cherchant une série à regarder d’un œil tout en somnolant sur le canapé, je suis tombée sur « Daisy Jones and the Six » qui met en scène la formation et la chute d’un groupe de rock qui s’est séparé au sommet de sa gloire.
Sans m’être renseignée plus que ça, je me dis que c’est dingue quand même de n’avoir jamais entendu parler de ce groupe à l’histoire incroyable et qui musicalement parlant n’a rien à envier aux pointures des 70’s.
Tant bien même que le lendemain j’ai été voir sur le catalogue si on avait un album… Ben non, rien. Donc je creuse un peu et là, moment de solitude, Daisy Jones and the Six est un groupe fictif ! Ok… je me suis donc faite avoir mais pour mon plus grand plaisir !
« Daisy Jones and the Six » est en fait l’adaptation du roman de Taylor Jenkins Reid, qui s’est très vaguement inspirée de l’histoire de Fleetwood Mac, formation rejointe au milieu des années 1970 par la chanteuse américaine Stevie Nicks. Bon je me trouve un peu moins bête en me disant qu’effectivement, le pitch me disait quelque chose !
Dans la série, comme dans le livre, les personnages reviennent pour la première fois sous forme d’interview sur leur histoire, vingt ans après la séparation du groupe.
Cette adaptation en dix épisodes retrace l’histoire du groupe de départ, The Dunne Brothers, du nom du chanteur Billy, interprété par Sam Claflin, et de son frère Graham à la guitare, dans le Los Angeles des années 1970. Leur carrière ne prendra vraiment son envol qu’à l’arrivée de Daisy Jones, Riley Keough, chanteuse charismatique qui transcende les foules, et accessoirement fait de l’ombre à Billy et à son ego. L’un et l’autre se nourrissent de leur alchimie, à la fois créatrice et destructrice.
L’ombre de Fleetwood Mac, dont l’album « Rumours » a été enregistré dans un contexte de dissolutions amoureuses, apparaît en filigrane. La grande force de la série, ce sont les scènes de studio et de concert, la complicité des acteurs est indéniable et l’on se prend à rêver d’un véritable groupe réuni autour de Daisy et Billy.
Les acteurs jouent tous de l’instrument qui leur est attribué : Sebastian Chacon (batterie), Josh Whitehouse (basse), Will Harrison (guitare) et Suki Waterhouse (claviers). Mieux : Sam Claflin et Riley Keough chantent vraiment les chansons composées pour eux.
La série Daisy Jones & The Six a même donné naissance à un véritable album, « Aurora », bientôt disponible dans nos bacs.
Sam Claflin et Riley Keough chantent eux-mêmes les chansons composées par Blake Mills, musicien vu notamment auprès de Julian Casablancas des Strokes, qui est parvenu à capter l’esprit des années 1970. On entend le souvenir de Fleetwood Mac dans sa manière, mais il y a quelque chose de plus moderne dans l’esprit des chansons.
L’adaptation du roman est réussie car elle expose de façon fidèle les dessous de la création et les moments de transcendance musicale. C’est une habile toile de la scène musicale des années 1970 et des coulisses du rock’n’roll plaisante à regarder, à lire et à écouter.
« Daisy Jones & the Six » reste une série musicale très plaisante qui ravira les nostalgiques de cette époque révolue. Le monde du rock avec sa ferveur et ses excès est remarquablement interprété et les titres figurant sur l’album sans être révolutionnaires, sont particulièrement réussis et restent longtemps dans la tête.
Daisy Jones and the Six est présenté comme un des plus grands groupes du monde en 1977, il fallait donc lui assurer une certaine crédibilité à l’image, et l’interprétation de Riley Keough, petite fille du King tout de même, y est pour beaucoup. Magnétique sur scène, habitée en studio ou paumée entre deux soirées de débauche et de solitude, elle incarne à elle seule les boires et déboires du rock. Apportant une dimension tout à fait crédible à cette ascension musicale fulgurante.
On vibre tellement avec les membres de Daisy Jones and the Six, qu’on se prend à rêver d’avoir pu assister à un de leurs concerts imaginaires. Alors foncez sur la série et ensuite plongez vous dans le roman de Taylor Jenkins Reid avec « Aurora » en fond sonore, voyage nostalgique garanti !